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l’hospitalité légendaire des habitants

[installation] [2015]
Objets réalisés avec les artisans du villages de St-Antoine, avec des textes de Clémence Weill
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L’hospitalité légendaire des habitants (se trouve mise à rude épreuve) *

Ce titre reprend une formule issue de l’article Les ombres noires de Lampedusa du Dauphiné libéré, Par Gilles Debernardi | Publié le 05/07/2015

Cette exposition s’est construite à St-Antoine l’Abbaye, en lien avec ses habitants et l'auteure Clémence Weill.Là-bas, les objets se sont imaginés, pétris, taillés, tissés, tracés, peints.
Le titre y fait référence. Les artisans du village nous ont largement ouvert leurs portes, ils sont allés jusqu’à prêter leurs outils merveilleux (ciseaux, maillets, gradines, tablier, applatisseuse, crayons à céramique, aiguilles…) ne craignant pas l’invasion d’une artiste parisienne, un peu pressée et convenablement lacunaire en technique de terre, de taille de pierre et de broderie.
Le sous-titre, lui, s’adresse d’avantage aux conditions actuelles, malmenées, mais toujours vaillantes, de l’hospitalité.

▽ risk paper wood
(plastique, bois, peinture acrylique et texte)

Le texte est un extrait de la pièce Variable ajustable de Clémence Weill écrite juste avant son arrivée en résidence à St-Antoine L’abbaye. C’est une pièce sur les délocalisations et la mondialisation des histoires d’amour. Cet extrait est tiré d’une histoire vraie: le grand patron France d’Altedia (filiale d’Adecco) a véritablement remis une récompense (award) aux cadres de sa filiale héxagonale pour avoir été en 2014 le pays aux plus hauts bénéfices. Altedia s’occupe de restructuration et de plan de licenciement massif.
Un mini-cavalier doré (issu du jeu risk, un jeu de société de conquête du monde) et un award tordu en bois peint illustrent la perversité de cette célébration.

▽ frontières fragiles
(argile rouge cuites à 1030 ° pendant 24 + 36 heures)

Je souhaitais travailler sur le caractère faillible et interchangeable de certaines frontières. Chaque assiette contient un bout de ligne en pointillé. Disposées ensemble, elles forment un e frontière plus ou moins grande selon le nombre d’assiettes reliées. Plusieurs configurations de frontières sont possibles.

▽ Christopher, Geneviève et Margalida
3 biographies stratigraphiques taillées (pierres et peinture acrylique)



Raconter la vie d’une personne en révélant les strates géologiques de ses déplacements. Christopher vient du Kent, Geneviève du Nouveau-Brunswick, Margalida de Majorque, ils vivent désormais à St-Antoine L’Abbaye, après plusieurs passages de frontières.

▽ Assiettes à lire
(argile rouge cuites à 1030 ° pendant 24 + 36 heures)

Le texte est issu d’un article de Victoria Xardel, une opposante au barrage de Sivens dans le Tarn, autrice du livre Sivens sans retenue (édition La Lenteur) intitulé Les zones humides on n’en a rien à foutre ou comment, après avoir dévasté la nature, la société industrielle et écologiste achève de la détruire en l’aménageant, paru dans la revue De tout bois n°2.
▽ 3 cartographies et leurs légendes
(feutres et papiers)

Les cartographies se sont construites à quatre mains - celles de Clémence Weill et les miennes. Nous avons suivi trois soirs de suite (durant 1h) les déplacements humains devant la « procure » de St-Antoine l’Abbaye. À partir de ces formes, nous avons voulu inventer trois histoires de migrations à trois échelles: celle du monde, celle de la méditérrannée, celle de la commune.

▽ le mot sur la table
(oeufs et feutre)
Les oeufs sont des cadeaux de Sarah Campana. Elle nous en apportait régulièrement. En repartant un matin pour Paris, j’ai voulu laisser un mot sur la table. J'ai dessiné sur les oeufs. Après plusieurs jours de dilemmes (mangera/mangera pas l’oeuf dessiné?) Clémence les cassa avec soin puis les brouilla dans une poêle. Elle garda les coquilles, les passa sous l’eau et les remit, coquilles dessus sur coquilles dessous. L’albumine a recollé progressivement les morceaux, créant ainsi une fine frontière.

▽ 1 cartographie sur céramique

▽ 1 rangée de rideaux antonins (textiles divers)
Des habitants du village ont accepté de nous prêter un rideau de chez eux le temps de l’exposition. Cet objet symbolise un seuil entre l’intérieur et l’extérieur de chez soi, entre ce qu’on laisse entrevoir par la fenêtre et ce qu’on protège des regards.


Une immense reconnaissance et un gigantesque MERCI à Véronique Maillet, Christophe et Claude Chevènement, Catherine Pery, Clémence weill (pour les textes et l’invitation à cogiter ensemble sur ce thème des « frontières »), Sarah Campana, Adrien Carraud, Geneviève Romey, Jacques Puech et toute l’équipe de Textes en l’air.
2015