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Hyper-forêt, l'assemblée des noms

Depuis 2021
Promenades urbaines pour collectif éphémère + récolte de paroles
en collaboration avec Nicolas Couturier

ENG

HYPER-FOREST, as a poetic hypothesis, a shift in perspective, a way of reversing the thinking about nature in the city by looking at how we live, in the city, already in nature.
We are already, in a way, in a forest. We are, here, now in the hyper-forest, in its diffuse and scattered limbs, in its daily oddities. The assemblies of names want to create discussion times to name these places, without claiming to define and close off, but to enter into relationship. The 2021 Practical Guide for Elected Officials reminded us that the passes and peaks of certain mountains are frequently designated differently from one valley to another by the inhabitants. Between us, and with the more-than-human.

HYPER-FOREST, The assembly of names is work that fits within the challenges of transforming relationships with the living world. How to avoid dualisms between what is city and forest and untangle the logic of domination of the civilized over the wild? How to start from the landscape and rethink our relationship to it? How to assemble, name, read and observe concretely - the sylvan veins of the living in the city streets?

For this, HYPER-FOREST explores language in order to give voice to these intermediate landscapes, constitutes an ephemeral collective with the aim of bringing meticulous attention to urban forests. By partnering with a group of researchers in botany, and more broadly in urban ecology, we work to open a work-investigation through the creation and sharing of lexical, topographical, cartographical and signage elements, as well as sound work exploring and documenting these complex spaces.

FRA

HYPER-FORÊT, comme une hypothèse poétique, un basculement du regard, est une façon de retourner la pensée de la nature en ville en regardant comment nous vivons, en ville, déjà en nature.
Nous sommes déjà, d’une façon, dans une forêt.
Nous sommes, là, maintenant dans l’hyper-forêt, dans ses membres diffus et éclatés, dans ses bizarreries quotidiennes.
Les assemblées des noms veulent créer des temps de discussion pour nommer ces lieux-là, sans prétendre définir et fermer, mais pour entrer en relation. Le Guide pratique à l’usage des élus de 2021 rappelait d’ailleurs que les cols et les cimes de certaines montagnes sont fréquemment désignés de manière différente d’une vallée à l’autre par les habitants.
Entre nous, et avec le plus qu’humain.

HYPER-FORÊT, L’assemblée des noms est un travail qui s’inscrit dans les enjeux de transformation des relations au vivant. Comment éviter les dualismes entre ce qui est ville et forêt et dénouer la logique de domination du civilisé sur le sauvage ? Comment partir du paysage et repenser notre rapport à lui ? Comment s’assembler, nommer, lire et observer concrètement - les veines sylvestres du vivant dans les rues de la ville ?

Pour cela, HYPER-FORÊT explore le langage afin de donner une voix à ces paysages intermédiaires, constitue un collectif éphémère dans le but de porter une attention minutieuse aux forêts urbaines.
En s’associant avec un groupe de chercheurs en botanique, et plus largement en écologie urbaine, nous travaillons à ouvrir une œuvre-enquête par la réalisation et le partage d’éléments lexicaux, topographiques, cartographiques et signalétiques, ainsi qu’un travail sonore d’exploration et de documentation de ces espaces complexes.

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photomontages de Cécile Tonizzo à partir d'image-piège de François Chiron ©hyper-forêt
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ENG

Naming to connect, assembling around the name.

The work on names presents itself as a practice of relationship with the entities of these environments, between toponymy and taxonomy. The sharing of this work-investigation inherently integrates the necessity of gathering the words of those who practice these spaces, frequent them or keep them at a distance, whether they are residents, agents or managers.
HYPER-FOREST, the assembly of names, seeks to link practices of description to practices of neighborhood and stewardship. The project works to equip and complexify the ways of thinking about our cohabitations, our neighborliness. Val Plumwood, Australian ecological philosopher, raised the problem of homogenization in naming. The work at play here is therefore, in part, work of re-complexification, enrichment, precision and valorization of sylvan presences. It is a poetics of environments as subjects and therefore producers of relationships (Berque, 2015).
Naming, beyond identifying objects, also allows us to describe the identified objects as much as the relationships. The name is not a mode of appropriation but a recognition enabling relationship.
Our work thus unfolds both on the terrain of toponymy in connection with the history of places but also with taxonomy and the lexical field of the forest (notably its morphologies: edge, border, canopy, coppice, windfall, snag, foliage, emergent, litter, scrubland, etc.)
We thus hope that the problem of naming will involve practices of collective descriptions, linking historical narratives, descriptions of the visible environment, metaphorical discourses, issues of biodiversity resources, food, materials, the futures of places and their uses, their economies.

FRA

Nommer pour se lier, s’assembler autour du nom.

Le travail sur les noms s’annonce comme une pratique de relation avec les entités de ces milieux, entre toponymie et taxinomie. Le partage de cette œuvre-enquête intègre d’emblée la nécessité de rassembler les paroles de celles et ceux qui pratiquent ces espaces, les fréquentent ou les gardent à distance, qu’ils soient habitants, agents ou gestionnaires.

HYPER-FORÊT, l’assemblée des noms, cherche à lier les pratiques de description aux pratiques de voisinage et de ménagement. Le projet travaille à outiller et complexifier les manières de penser nos cohabitations, nos voisinages. Val Plumwood, philosophe écologiste australienne, soulevait le problème de l’homogénéisation de la nomination. Le travail qui se joue ici est donc, en partie, un travail de re-complexification, d’enrichissement, de précision et de valorisation des présences sylvestres. C’est une poétique des milieux en tant que sujets et donc producteurs de relations (Berque, 2015).

Nommer, au-delà d’identifier les objets, nous permet également de décrire les objets identifiés autant que les relations. Le nom n’est pas un mode d’appropriation mais une reconnaissance permettant la relation.
Notre travail se déploie donc à la fois sur le terrain de la toponymie en lien avec l’histoire des lieux mais aussi avec la taxinomie et le champ lexical de la forêt (notamment de ses morphologies, orée, lisière, canopée, cépée, chablis, chandelle, frondaison, émergent, litière, maquis, etc.)

Nous espérons ainsi que le problème de la nomination impliquera des pratiques de descriptions collectives, liant les récits historiques, les descriptions de l’environnement visible, les discours métaphoriques, les enjeux de ressources en biodiversité, en alimentation, en matières, les devenirs des lieux et leurs usages, leurs économies.


Premières occurrences : les 2, 3 et 4 juillet 2021 à Strasbourg, dans le cadre des Nuits des Forêts.

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photos 1 à 9: promenade tout public ©capucinevandebrouck
photos 10 à 13: promenade jeune public ©Hyper-forêt
photos 13 à 21: dessins en temps limités accompagnés d'une proposition de nom pour chaque sites visités avec les jeunes artistes du CSC du port du Rhin : Tolga, Ziyadah, Ethan, Thomas, Roland, Zinedine, Angel, Amir, Irène, Emma et Benjamin ©Hyper-forêt